Graines de culture : Vitry sème tôt

Publiée le 02 juillet 2025 - Mise à jour le 02 juillet 2025

Le 26 juin, les enfants des classes maternelles de Vitry, suivant le parcours pédagogique de découverte artistique intitulé "Graines de culture" et porté par la direction de la Culture étaient invités à la représentation de la pièce "Track" de la compagnie Boîte à sel au théâtre Jean-Vilar. © Alexandre Bonnemaison

Vitry, ville de culture, porte depuis 2021 le projet inspirant Graines de culture, véritable parcours artistique, tout au long de l’année scolaire, mis en place auprès d’un public rarement ciblé : les écoles maternelles. Cette année, il a touché 229 enfants des écoles Paul-Eluard et La Petite-Saussaie, toutes deux classées en REP. 

Le projet Graines de culture, qui depuis 2021 invite les élèves des écoles maternelles à un parcours artistique à travers la ville, avait cette année pour thème le voyage. Plongés dans l’univers enfantin du train, les enfants ont exploré, au fil des ateliers, le beatbox, le théâtre, le cinéma, la peinture et la littérature jeunesse… Découvrant, à chaque occasion, un des riches équipements culturels de la ville.

Du p’tit au grand Track : la découverte du beatbox

En ce début de matinée du mois de juin, dans le gymnase de l’école Paul-Eluard, les élèves sont agités, vaguement intimidés. Les maîtres et maîtresses ont bien évoqué le « beatbox», ce pouvoir quasi-magique de reproduire les sons, notamment d’instruments, et les musiques, avec la seule bouche. Il suffit pourtant à Chris, le comédien venu animer l’atelier auprès des grandes sections, de quelques minutes pour alléger l’atmosphère.

« Vous savez tous faire du beatbox, vous verrez. Vous pouvez imiter un chat ? Une voiture ? » Quelques miaulements et vroum vroum plus tard, les vingt gamins assis en cercle n’ont plus une once de gêne.  

Cet atelier, « Le P’tit Track », précède et prépare le point d’orgue du parcours, le spectacle « Track » présenté au théâtre Jean Vilar. Chris le résume en ces mots : « des grands trains qui avancent avec la bouche ». Intrigant.

Ces trains, les enfants les tiennent bientôt entre leurs mains. Cinq jouets en bois, d’apparence banale. Mais ceux-ci cachent un micro, d’utilisation instinctive. Rires, chuchotements, yeux pétillants : les voilà conquis. Bientôt, chacun improvise sur le thème donné : pour « jungle » résonne un rugissement de tigre, un sifflement de serpent, et – pourquoi pas, après tout – un couinement de lapin. 

Planter des graines

Puis la classe aborde le cœur de l’atelier : les instruments. Avant de les imiter, encore faudrait-il les reconnaître. A cet âge-là, rien n’est moins évident. Image de guitare : « tambour », « trompette », « flute enchantée », hasardent quelques voix. Qu’en est-il de la batterie ? Engouement généralisé. C’est décidé, ils imiteront des percussions.

Les mouvements transmettent la rythmique. Bientôt, les sons s’enchaînent, les bouches se coordonnent. Puis Chris dévie, et le rythme de We Will Rock You retentit dans la salle. Grands sourires, quelques mercis chaleureux, et voilà la première classe envolée. Une seconde lui succède.

« On essaie de planter les graines. » souligne le comédien, entre deux groupes.

Vitry choisit de semer tôt

« Le projet Graines de culture est né de la volonté de créer un accès à la culture sur le long terme, explique Fabrice Domenet, chargé de mission Éducation artistique et culturelle à la ville. Toute sa richesse tient dans sa qualité de parcours, dans ce choix assumé d’une approche qualitative. Pour planter les germes d’une vie artistique, encore faut-il arroser régulièrement. Une sortie annuelle n’y suffirait pas. »

« Compenser le saupoudrage » par un suivi au long cours, voilà qui rassemble. Graines de culture, dès ses débuts, a connu un grand engouement. Les deux premières années, les écoles ont même accueilli en résidence, une semaine durant, les compagnies TAIM’ et Un château en Espagne.

A voir l’enthousiasme, la curiosité, la propension à créer des grandes sections lors des ateliers, le constat est unanime : « Ils sont prêts pour le CP. » Il faut du temps pour faire germer les premières plantes : Vitry, comme à son habitude, a choisi de semer tôt.

Lélia Stiévano

 

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