Lol’Ibasket : des ballons contre les balles
Publiée le 24 juillet 2025 - Mise à jour le 24 juillet 2025
L’événement « Lol’Ibasket » a mêlé sport et solidarité pour sensibiliser au drame humanitaire en République démocratique du Congo, entre guerre, déplacements forcés et prédation des ressources.
Des ballons contre les balles, la solidarité contre la prédation, la paix contre la guerre. L’association Lol’Idays a transformé le 12 juillet, au complexe sportif Georges-Gosnat, en une journée d’engagement pour connaître, comprendre et agir face au chaos humanitaire en République démocratique du Congo (RDC). Ce pays d’Afrique centrale, grand comme quatre fois la France, déplore six millions de morts en près de trente ans et sept millions de déplacés en 2025. L’est du pays est ravagé par des guérillas incessantes, attisées par des ingérences étrangères, dans une tragédie largement ignorée des grands médias.
« Parce que les balles font peur mais que les ballons rassemblent, nous avons choisi d’aborder la situation en RDC avec un événement solidaire et sportif basé sur le basket, avec des animations pour les jeunes, des matches de gala et des débats pour promouvoir la paix et informer », explique Lufiane Ndongala, président de Lol’Idays.
Un tournoi a ainsi réuni les équipes du Vitry All Stars, de Lol’Idays, une sélection congolaise et un cinq majeurs composés de joueurs évoluant en Pro A et Pro B, pour un show spectaculaire dans un gymnase surchauffé.
L’association d’éducation populaire sait de quoi elle parle. Depuis plus de dix ans, son volet international soutient la population congolaise : aide aux enfants des rues, programmes de scolarisation, soutien aux établissements scolaires, envoi de matériel éducatif, appui aux structures locales. « Aujourd’hui, nous parrainons 88 enfants déplacés par la guerre dans la ville de Goma, et qui sont hébergés dans des orphelinats que nous voulons rénover », précise encore Lufiane Ndongala.
Cette deuxième édition du Lol’Ibasket visait à mieux saisir les enjeux structurels du drame. « Les provinces de l’est de notre pays vivent un génocide pour gains économiques, que nous désignons sous le nom de Génocost. Il est perpétré au moyen de la guerre dans le but de tirer profit des ressources naturelles – en particulier des minerais rares – extraites du sous-sol », explique Gloria Menayame, juriste et membre de Lol’Idays. Quand le sport décrypte la géopolitique.
Frédéric Lombard
