Aïmen Gader, l’arbitre qui fait un carton
Publiée le 31 juillet 2025 - Mise à jour le 01 août 2025

Passionné de foot et d’arbitrage depuis de nombreuses années, Aïmen Gader transmet ses valeurs et son approche pédagogique sur les réseaux sociaux. Ce jeune Vitriot, suivi par une large communauté, sort désormais son sifflet pour soutenir les causes qui lui tiennent à cœur, notamment au bénéfice du peuple palestinien.
En arrivant au rendez-vous au stade Arrighi pour l’entretien fixé, Aïmen Gader est comme un poisson dans l’eau. Aussi à l’aise sur le terrain que devant la caméra, le jeune homme de 23 ans maîtrise parfaitement les exercices de communication. Regard fixe, flot de parole assuré, il a même revêtu sa tenue d’arbitre avec laquelle il officie chaque week-end. “Je peux repartir avec, j’habite vraiment juste en face”, plaisante cet enfant du quartier du 8-Mai-1945. Un jeune homme bien dans ses crampons, étudiant en Staps avec l’objectif de devenir professeur d’EPS, qui a toujours vu dans la pratique du sport les conditions de son épanouissement.
“Tout petit, on jouait au foot dans la cité avec les amis. Puis mon père m’a inscrit à l’ESV quand j’avais 6 ans, et je joue depuis cette époque. J’ai aussi fait de l’athlétisme, du taekwondo, du karaté, j’ai essayé pas mal de sports” énumère ce grand supporter de Manchester City, également fan d’Hatem Ben Harfa : “un joueur qui suivait ses propres codes et apportait de la magie sur le terrain”.
Du joueur à l’arbitre
Sa passion pour le football amène Aïmen à s’intéresser petit à petit à l’arbitrage. Dès l’adolescence, l’ESV lui propose d’officier pour un match de la catégorie U11. L’expérience est des plus concluantes et le nouvel homme en noir s’adonne avec plaisir à cette mission.
“J’aime avoir des responsabilités et être un acteur important du match sans être l’acteur principal, juge-t-il. Ce n’est pas un rôle simple : il faut être autoritaire mais pas trop, être pédagogue et humain, créer du lien et du dialogue tout en étant sûr de soi.”
Aïmen cite d’ailleurs Pierluigi Collina comme modèle, arbitre emblématique des années deux mille et seul arbitre à avoir eu l’honneur de la jacket d’un jeu vidéo. Chaque week-end, il continue de défendre les valeurs de respect et de dialogue en assurant les matchs des catégories jeunes. Des valeurs qui l’ont aussi poussé à créer du contenu sur les réseaux et à s’engager pour des causes qui lui tenaient à cœur.
L’arbitre de TikTok
Présent sur les réseaux sociaux, Aïmen commence à utiliser son compte TikTok (@arbitredetiktok94) pour partager son quotidien et son rôle d’arbitre. Il filme ses matchs et commente actions et temps forts pour expliquer ses décisions, rendant ainsi l’arbitre plus humain et accessible.
“Au début, je n’avais pas vraiment de but précis, mais rapidement, j’ai vu que ces contenus plaisaient, et aujourd’hui je suis suivi par 65 000 personnes.”
Une visibilité qui lui a permis de participer à de grands événements sportifs sur les réseaux comme le match solidaire Stream for Humanity ou la célèbre Kings League (foot à sept) qui a révolutionné le football et ses règles ces dernières années.
L’occasion pour Aïmen de monter ses propres projets au bénéfice d’une cause importante à ses yeux : le soutien au peuple palestinien. Pendant huit mois, il a ainsi préparé l’organisation de la Palestine Football Cup avec l’appui d’associations locales comme EMS et AV94SPP et récolté des fonds destinés à aider la population sur place. “C’est une fierté d’avoir mené à bien ce projet, je me sentais impuissant et j’ai trouvé un moyen de me rendre vraiment utile”, précise-t-il, avant de remercier “tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce grand projet”
REPERES
2001 – Naissance à Vitry- sur-Seine à la clinique des Noriets.
2007 – Première licence à l’ESV foot
2016 – Premier match en tant qu’arbitre2023 – Licence Staps avant d’entamer un master.
Avril 2025 – Arbitre lors de la Kings League, compétition de foot à sept créée par Gérard Piqué, ancien international espagnol.
20 avril 2025 – Organisation de la Palestine Football Cup au stade Gabriel-Péri.