Crise énergétique et conséquences sur le logement

Publiée le 24 mars 2023 - Mise à jour le 24 mars 2023

© Julian Renard

Lors du Forum logement, le 16 mars à l’hôtel de ville, une rencontre-débat était organisée l’après-midi, avec la CAUE, la Semise, le SIVU et Valdevy, pour aborder le sujet de l’encadrement des charges impactées par l’augmentation du coût de l’énergie et les leviers pour y remédier. Témoignages…

Quelles sont les conséquences des hausses des coûts de l’énergie sur le logement ? Comment les bailleurs sociaux répercutent-ils ces hausses sur les charges ? Quels leviers actionner pour préserver les habitants, dans un contexte de casse du service public du logement social ? Tels étaient les enjeux de cette table ronde résumés par Luc Ladire, 1er maire-adjoint chargé de l’accès au logement, dans son propos liminaire.

La faute à la libéralisation du marché de l’énergie

Camille Laurent, ingénieure en maîtrise de l’énergie à l’agence locale de l’énergie CAUE 94, a resitué le contexte de la hausse des prix de l’énergie.

« Depuis la libéralisation du marché de l’énergie en 2007, les fournisseurs d’énergie sont nombreux, le marché très fluctuant, les variations des prix de l’énergie très fortes. Phénomène accentué depuis 2021, par la situation mondiale et la pandémie du Covid », a-t-elle explicité.

Des hausses des coûts de l’énergie non sans conséquences sur les charges des locataires. « On ne peut pas faire autrement, même si les tarifs sont bloqués jusque fin 2024 », a déploré Christian Lacroix, directeur général de la Semise, premier bailleur social de la Ville de Vitry.

« Le choix municipal pour le chauffage urbain a limité les impacts des hausses de l’énergie »

Le réseau de chauffage urbain, très développé sur Vitry, a toutefois permis de limiter l’impact de ces hausses de l’énergie.

« 80% des bâtiments publics de Vitry sont reliés à ce réseau, soit 24 000 équivalents logements. La hausse du prix moyen du chauffage urbain est donc modérée, de l’ordre de + 19%, pour la période 2021-2022, et de +16% pour la période 2022-2023 », a explicité Norbert Baron, responsable administratif et technique du Syndicat intercommunal du chauffage urbain (SIVU) Choisy/Vitry.

Avis partagé par Marianne Picard, directrice générale de l’office public de l’habitat Valdevy.

« Notre patrimoine est relié au réseau de chauffage urbain. C’est un choix fait par la Ville qui contribue à limiter l’impact de la hausse des prix de l’énergie en 2022. Comme la Semise, nous avons un bon contrat de gaz à prix fixe jusqu’en 2024, donc pas de hausse des charges. À voir si en 2023, nous bénéficierons du bouclier tarifaire. Pour l’électricité, nous bénéficions du bouclier tarifaire du gouvernement » a-t-elle témoigné.

« L’État doit nous aider à réhabiliter les logements pour le confort de vie des locataires »

À la tête d’un patrimoine de 52 000 logements, Marianne Picard a invité les locataires à se saisir de la carte-pétition* pour rappeler que « le logement social est en péril et exiger du gouvernement qu’il se mobilise pour les aides à la pierre et à la réhabilitation au lieu de nous ponctionner de 5 millions d’euros par an. Nous en avons besoin pour réhabiliter les logements pour le confort de vie des locataires. »

La bataille pour les réhabilitations du parc immobilier, nécessaires pour résorber les hausses énergétiques seront primordiales, a rappelé Luc Ladire.

« À l’encontre du libéralisme à tout crin, la municipalité a fait des choix politiques majeurs en optant pour le chauffage urbain qui a permis d’amortir les hausses exorbitantes des coûts de l’énergie, mais veillons à contrer la casse des services publics de l’énergie et du logement. Les bailleurs doivent avoir les moyens de faire ces réhabilitations. Ces réponses ne peuvent se faire qu’en se bataillant », a-t-il conclu.

Quels leviers pour les locataires ?

Pour venir en aide aux locataires et leur permettre de réaliser des économies d’énergie, rappelons ici que

  • Se chauffer à 19 degrés est écologique et bon pour la facture énergétique,
  • 1° de température en plus génère 2% de hausse du coût d’énergie en chauffage urbain,7% en chauffage,
  • La Semise offre la possibilité d’échelonner les paiements des charges sur 12 mois, et va prochainement éditer un guide des éco-gestes et des bonnes pratiques,
  • Se rapprocher des services départementaux et municipaux pour bénéficier des aides à l’énergie.

Karima Nasli Bakir

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