Alerte éducation pour manque d'heures et de personnel
Publiée le 12 octobre 2023 - Mise à jour le 13 octobre 2023

Le 14 octobre, après la grève du 13, s'organise une manifestation à Vitry dénonçant le manque de moyens pour l'éducation. Dèjà deux jours de grève contre les conditions de rentrée tendues ont eu lieu au lycée Jean-Macé, les 7 et 12 septembre.
La grève nationale intersyndicale du vendredi 13 octobre est soutenue notamment par les parents d’élèves du collège Romain-Rolland. Ils expliquent pourquoi.
Début octobre les parents d’élèves FCPE du collège Romain-Rolland annonçaient rejoindre une action collective de protestation mi-octobre. Chose faite le 11 octobre devant le rectorat de Créteil où, malgré la mobilisation, l'audience attendue n'a pas été accordée. Leurs revendications auront donc toute leur place lors de la grève nationale, vendredi 13 octobre à l’appel de l’intersyndicale constituée de 13 organismes, pour s’opposer « à l’austérité et pour les salaires et l’égalité hommes-femmes ».
Grève vendredi 13 octobre
« Nous dénonçons encore une fois la très grande fragilité du service public de l’Éducation nationale en cette rentrée 2023-2024 et l’abandon des élèves les plus fragiles », déclarent-ils. Ils énumèrent une rentrée émaillée de problèmes, d’effectifs « explosés », de disciplines, d’élèves handicapés en dispositif Ulis accompagnés à moitié seulement par un enseignant coordinateur, parfois sans AESH ou « noyés » dans des classes banales surchargées.
« Cette année, on compte 30 élèves par classe, parfois plus, dénoncent-ils en colère. Bourrer les classes, est-ce l’astuce du rectorat pour limiter le nombre de postes vacants dans l’académie ? »
Samedi 14 octobre à 13h30, un rassemblement devant la gare de Vitry puis une manifestation sont organisés à Vitry par un collectif essentiellement porté par le secteur de l’éducation, de l’école jusqu’au lycée. La manifestation quittera la gare de Vitry pour rejoindre vers 15h le parvis de l’hôtel de ville.
Mercredi 27 septembre, une trentaine de parents d’élèves et de professeurs du secondaire et du primaire se sont rassemblés pour mettre en commun leur bilan de rentrée : manque de moyens, de personnel enseignants, administratif, médical, d’AESH, de classes normales non-surchargées les conduisent à passer à l’action pour faire entendre leur protestation. Ce sera chose faite avec la manifestation organisée samedi 14 octobre (lire ci-dessus).
Déjà, dès la première semaine de la rentrée, les professeurs et le personnel du lycée général et technologique Jean-Macé avaient protesté contre les conditions d’enseignement dégradées qu’ils jugent inédites, puis organisé un barbecue de protestation. Au printemps déjà, ils avaient ensemble dénoncé la baisse des dotations horaires globales(DHG) votées en conseil d’administration de l’établissement en février.
30 élèves en STI
Aujourd’hui, ils constatent les conséquences de ces baisses.
Le plus grave, selon Sandrine Bourret, professeur membre de l’intersyndicale du lycée, se vit en première et terminale STI où 2 classes ont été supprimées. « On y constate des effectifs à 30 élèves, qu’on n’a jamais eus dans cette filière plutôt plafonnée à 20 ou 24, et comme les cours ne peuvent se réaliser en petit groupe, c’est très difficile. » D’autre part, elle critique l’appauvrissement des heures d’accompagnement personnalisé parfois déterminantes pour l’orientation au lycée général et technologique. « La baisse de la DHG et la réforme qui impose le pacte, notamment en lycée professionnel, nous amène à choisir d’assurer ces heures au détriment des certaines heures de cours. »
Cependant, la baisse programmée de la DHG s’aggrave par l’absence de personnel. Le professeur de l’intersyndicale relève ainsi, « 5 postes d’agent d’entretien et de maintenance supprimés par la région et, en filière technologie de chaudronnerie, un professeur de chaudronnerie manque, soit 25h par semaine inexistantes pour les élèves qui suivent ces études spécialisées ».
Pas d’infirmière et bientôt de gestionnaire-comptable
Très alarmants encore l’indigence du domaine social et de la santé mis en avant dans un tract qui dénonce : « Jean-Macé ne peut plus fonctionner faute de personnel ».
« Dans notre établissement saturé à 1 800 élèves et où une quarantaine de redoublants ont été refusés, il n’y a plus d’assistante sociale sur place et seulement une infirmière contre trois il y a dix ans, les AESH manquent, sans parler d’un gestionnaire comptable en intérim qui va partir, rattaché au lycée Macé et Claudel et aux collèges Audin, Perrin, Lakanal, Rabelais. »
Bientôt privé de gestionnaire comptable, « comment payer les denrées pour la cantine, produits d’entretien, papier toilette, matériel pédagogique, encre, papier, licences informatiques, documents du CDI, factures d'énergie et de téléphone, etc. ainsi que les bourses aux familles », énumère un tract.
Face aux demandes d’audience vaines et aux réponses résignées diffusées, l’intersyndicale prévoit de réunir en assemblée générale des personnels d’autres établissements du secondaire tout comme du primaire afin de regarder les comptes qui n’y sont pas. Le rectorat, observe Sandrine Bourret, a particulièrement mal doté les districts de Vitry et d’Ivry.
Rappelons en primaire la carte scolaire qui s’est imposée par les décisions successives de la DSDEN en 2023. Elle a abouti à 8 fermetures : 4 classes en maternelle dont 2 à la rentrée (à É.-Salmon et J.-Jaurès) et 4 en élémentaire décidées dès janvier.
Elle procède aussi à 5 ouvertures : 3 en maternelle dont 1 à la rentrée (Jean-Moulin, Perrault se trouvant annulé) et 2 en élémentaire dont 1 confirmée (E.-Cotton) également à la rentrée – les mesures conditionnelles ajustées à la rentrée étant toujours perturbantes pour les écoliers et professeurs.
Gwénaël le Morzellec